Les errances dans les mécanismes

On grandit....

Non, on ne grandit pas.

On évolue, on mûri. Mais on ne grandit jamais vraiment, on reste toujours cet enfant, avec ses peurs, ses questions, ses rêves. On se construit en fonction des événements extérieurs qui ponctuent notre chemin. On tire des leçons de nos échecs, et des certitudes de nos réussites. On épaissie la carapace, on accumule les cicatrices, on cimente, on recouvre, et on continue. Toujours dans les même schémas de réaction, de sensibilité, de confort aussi. Histoire d'être toujours ce petit enfant que tout effraye, que tout émerveille. C'est rassurant de croire qu'on ne change pas. On n'ose jamais regarder ce qu'il y a sous l'épaisseur de la carapace, de peur de finalement regarder en face ce petit enfant, de peur de le décevoir, ou de peur de vieillir.

Il arrive pourtant parfois, qu'à force d'apprendre à se connaitre, à se regarder sous les pourquoi et comment de la carapace, on trouve finalement ce qui nous braque. Ces petites poussières qui enrayent la machine.

On se perd dans les dédales des rouages qui nous tiennent debout, on voit exactement où ça nous bloque, comment ça fonctionne dans nos automatismes réactionnels, et pourquoi c'est là. On est alors à même d'attraper les bons outils et de se jeter dans les rouages pour les nettoyer, enlever ce qui gêne, nettoyer, pôlir ou détruire les blocages en questions.

Alors on décide de rester là, statique, avec les outils à porter de vue.

Ou d'enfin oser rompre les errances dans les mécanismes....